Et puisqu’il faut aller au terme du délire,
Il me faut ajouter ce que je cherche à dire :
Je vous écris ce soir que je n’ai rien à dire,
Et je m’en vais rêver du plaisir d’y souscrire.
Pourquoi « … à emporter » ?
Peut-être parce que le temps était venu de faire une sorte de bilan (esquissé dans le premier texte du recueil), que j’espère provisoire, d’une vie poétique qui a débuté à l’âge de seize ans, qui s’est tout d’abord dévoilée à travers les encouragements de plusieurs prix « remportés » dans des concours de poésie en Belgique et en France, puis dans l’édition, et également dans diverses traductions en grec, dans le cadre du jumelage Ernage /Gembloux-Skyros.
Et, le temps étant ce qu’il est, sans doute était-il prudent d’emporter ce qui était déjà à emporter, bien que la fin du livre s’ouvre sur un poème intitulé « Avant-propos », c’est-à-dire …
« … à emporter » regroupe, à la suite de sous-titres en forme d’aphorismes conducteurs, des poèmes souvent en forme libre, la moins « facile » me semble-t-il, car exempte de la tutelle protectrice des carcans de la rime et de la métrique, mais confrontée à la nécessité de créer un rythme et une musicalité propres.
Le recueil s’offre en outre quelques escapades du côté des fables, des poèmes destinés aux enfants (illustrés par ceux-ci) et aussi de quelques évocations exotiques (et pourquoi pas érotiques), suivies d’un retour à la terre de Gembloux, dans la célébration de son beffroi. Enfin, l’intrusion de deux nouvelles promène le lecteur dans une forme d’expression littéraire qui me séduit et m’offre peut-être des perspectives encore trop peu explorées, avant de tout emporter.
… moments bleus, moments roses, moments gris et parfois noirs, à l’image de tout ce que la vie nous propose et aussi nous impose, et que nous emportons tous dans nos bagages.